De la déconsommation à la “funflation” et à la “comfortflation” : un consommateur en demande d’expériences uniques…et confortables.

De la déconsommation à la “funflation” et à la “comfortflation” : un consommateur en demande d’expériences uniques…et confortables. 1920 1280 AR-marketing

De la déconsommation à la “funflation” et à la “comfortflation” : un consommateur en demande d’expériences uniques…et confortables.

[Article publié le 25 octobre 2023]

Si, face à l’inflation, les consommateurs restreignent leurs dépenses dans leurs achats du quotidien, une part non négligeable d’entre eux se refuse à sacrifier ses loisirs pour épargner son porte-monnaie. C’est notamment le cas aux États-Unis, où nombre d’américains n’hésitent pas à débourser des sommes folles en billets de concert. Un comportement qui a engendré une inflation galopante dans le secteur du divertissement.

“Les Français se privent”, indiquait UFC Que Choisir samedi dernier sur son blog. “Les Français pratiquent la ‘déconsommation’”, renchérit cette semaine le magazine Capital, qui explique “cette nouvelle réalité économique” par “une inflation persistante qui a forcé les ménages à revoir leurs habitudes d’achat à la baisse”.

De fait. Cela fait plusieurs mois que les acteurs, notamment et surtout, de la grande distribution, tirent la sonnette d’alarme, évoquant un “tsunami de déconsommation” (Alexandre Bompard, PDG de Carrefour, 29 août 2023),  ou encore une “consommation alimentaire” qui “revient à son niveau d’avant les années 2000 en raison de l’inflation” (Dominique Schelcher, PDG de Système U, 5 juillet 2023). Un constat corroboré par une étude Circana, également relayée par UFC Que Choisir et le magazine Capital, révélant une baisse de “plus de 4 % du volume des achats en grande surface au premier semestre”.

En parallèle, les Français ont pourtant consacré à leurs vacances d’été un budget significativement plus important qu’en 2022 (+9 %), selon une étude Elabe pour BFM et ce, même si 64% d’entre eux avaient alors indiqué que “l’inflation [avait] un impact sur leurs vacances (lieu, durée, activités, type de logement)”. Doit-on déceler dans ce paradoxe un signal faible en faveur d’une apparition, à plus ou moins court terme, en France, du phénomène de “funflation”, observé depuis plusieurs mois aux États-Unis et relayé en masse, cette semaine, par les médias français ?

Des Américains qui déboursent de grosses sommes d’argent dans les concerts.

Contraction des mots “fun” (NDLR : amusement, divertissement) et “inflation”, le néologisme “funflation” a été inventé par Jessica Reif Ehrlich, analyste à la Bank of America, pour décrire l’explosion des prix dans le secteur des loisirs. Une inflation galopante surpassant largement, aux États-Unis, la hausse des prix des produits de consommation courante et expliquée, selon elle, par une nette tendance, chez les consommateurs américains, à accepter de débourser de grosses sommes d’argent dans les concerts, les rencontres sportives et les parcs d’attraction. Au risque de s’endetter. Et de nourrir, encore davantage, la hausse des prix.

Selon des données Pollstar publiées la semaine dernière par le Wall Street Journal, le prix moyen d’un billet de concert s’élevait ainsi cet été à 120,11 dollars, soit une augmentation de 7,4 % par rapport à 2022  et de pas moins de 27 % comparé à 2019.

    Votre nom *

    Votre email *

    Votre texte épistolaire *